Bénéfices

Il est désormais démontré que la présence des animaux domestiques a des effets bénéfiques sur le bien-être, la santé physique et psychique. L’impact est également avéré pour les personnes qui présentent des troubles neuro-dégénératifs (par exemple la maladie d’Alzheimer). Enfin que l’animal assure un rôle de catalyseur social.

Comme nous l’avons vu précédemment, l’animal n’est pas thérapeute, ce n’est pas lui qui guérit, mais il apporte des bénéfices qui, ajoutés au reste de la prise en charge, peuvent permettre une amélioration de la qualité de vie pour les bénéficiaires.

Les bénéfices attendus, de trois ordres, sont détaillés ci-après.


Les bénéfices physiques

Plusieurs études ont déjà été réalisées et montrent :

  • En 1980 : les personnes victimes d’un infarctus du myocarde, ont significativement plus de chance d’être en vie un an plus tard si elles sont propriétaires d’un animal de compagnie.
  • En 1981 : des interactions régulières avec un chien diminuent la pression artérielle de façon significative.
  • En 1992 : les possesseurs d’un animal de compagnie ont une pression artérielle systolique et un taux sérique de triglycérides significativement inférieur au non possesseurs d’animaux. Le chien en particulier favorise l’activité motrice.
  • En 2000 : les caresses prodiguées à un chien provoquent un état de relaxation (diminution du stress et du cortisol).
  • En 2009 : la possession d’un animal est un facteur d’accélération de la guérison (motivation pour un retour à domicile).

Des recherches sont en cours afin de comprendre pourquoi certains chiens sont capables de pressentir l’arrivée d’une crise d’épilepsie chez leur maître épileptique ou une hypoglycémie chez leur maître diabétique.


Les bénéfices psychologiques

  • l’animal est source d’apaisement, de diminution du stress.
  • l’interaction induit une diminution significative de l’anxiété chez les patients atteints de troubles psychiatriques.
  • chez les personnes âgées désorientées la présence de l’animal conduit à une diminution significative de la prise d’anxiolytiques.
  • la présence animale diminue l’irritabilité, la fréquence cardiaque et les vocalises inappropriées.Elle exerce un effet calmant sur les comportements agités.
  • l’animal est source de valorisation : objet de soins de la part des bénéficiaires (brossage, caresses, alimentation, promenades, jeux…), il  responsabilise et valorise les participants.
  • la présence animale et les activités nécessitent un effort de concentration, un retour à la réalité et sa temporalité.
  • en institution, chez les personnes âgées ou dépendantes qui souvent souffrent d’isolement social, la présence animale vient rompre le sentiment de solitude, souvent accompagné de dépression : il apporte des stimulations sensorielles (vue, toucher, ouïe..), une présence et de l’affection.
  • l’animal, stimulation de la mémoire : il remet le patient en lien avec son passé et active des souvenirs positifs, ce qui permet à la personne de compenser la souffrance provoquée par sa situation de dépendance et d’apporter des points de repère. L’animal est au centre des exercices de mémoire en obligeant les patients à mémoriser son nom, le reconnaître parmi d’autres, se souvenir des ordres à donner (au chien), ou des séquences de nourrissage (rongeurs).
  • l’animal, stimulation sensorielle : du fait de la nature des déficiences ou des pathologies, certains résidents souffrent de troubles sensoriels, tels qu’un déficit de la sensibilité tactile, une surdité profonde, ou des problèmes de vision voire une cécité partielle. Selon le type de relations amorcées entre l’animal et le patient, une stimulation sensorielle peut être proposée :
    • au niveau tactile : caresses, touchers différents (poils de lapin, poils de cochon d’inde, poils de chien…), portages différents (chien, pattes de gros chien, lapin, hamster…).
    • au niveau auditif : aboiements du chien, cris du chinchilla, bruits du cochon d’inde, roue du hamster, poules…
    • au niveau visuel :
      • couleurs des pelages, types de pelage (bouclé, lisse),
      • aspects physiques contrastés (chien / lapin/ hamster/…),
      • poursuite visuelle,
      • légumes, aromatiques ou graines pour le nourrissage,
      • au niveau olfactif : odeurs des animaux, odeurs lors de la préparation des légumes, des aromatiques, pour le nourrissage…,
      • au niveau gustatif : ….si les patients prennent goût aux légumes.
  • l’animal, stimulation de la communication : l’animal peut être utile sur le plan de la communication et du langage : en donnant des ordres au chien, la personne fait des efforts d’élocution, de prononciation et d’intonation. La présence d’un chien stimulerait la communication verbale et non verbale chez des personnes aphasiques.

L’apprentissage, l’utilisation des ordres avec le chien, le déroulement des séquences de travail avec les animaux, la mise en mots en fin de séance, contribuent au maintien d’un bon raisonnement. L’animal procure une motivation et une stimulation supplémentaire. Il permet de travailler la compréhension et l’élaboration de la pensée et aide ainsi au maintien de la performance intellectuelle.


Les bénéfices sociaux

La présence d’un animal peut réveiller des souvenirs chez les résidents, qui en font ensuite le récit, et susciter des échanges entre les résidents, le personnel soignant et les familles. L’animal est un facteur de contacts sociaux.

Une étude effectuée dans un centre de soins pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer met en évidence une augmentation du nombre de comportements sociaux (sourire, rire, regard, toucher, verbalisation) en présence d’un chien collectif dans l’institution.

Des personnes âgées atteintes de schizophrénie incluses dans un programme d’AAA présentent une amélioration significative de leurs capacités sociales telles que la conversation, la politesse et la participation au programme de l’hôpital.


L’animal : un médiateur entre soignant et soigné

Les animaux permettent de faciliter les échanges entre résidents mais aussi avec le personnel soignant. Les patients interagissent autour de l’animal et s’intègrent dans le groupe. Face à la perte de leur indépendance, de leur statut social et de leurs points de repère en institution, les patients peuvent réagir, soit par mutisme, soit par agression. Les soignants abordent alors les malades avec les animaux, qui apaisent la relation soignant-patient. L’animal réduit l’inquiétude, l’anxiété et l’angoisse, ce qui évite agressivité et tensions. Le bien-être émotionnel que leur procure les animaux et la meilleure image qu’ils ont d’eux-mêmes les rendent souriants, plus communicatifs, et améliorent les relations sociales au sein de la maison de soins. De plus, l’introduction d’animaux modifierait le comportement de l’équipe soignante dans les institutions, les rendant plus optimistes et traitant les patients avec plus de sensibilité.


L’animal : un médiateur entre le patient et sa famille

Le séjour en institution est souvent source de tristesse pour les familles des résidents. Lorsque les familles viennent rendre visite à leurs proches, elles ne voient souvent pas d’amélioration, mais, au mieux, une stabilisation des symptômes et parfois une progression de la maladie. Les familles font parfois face à un sentiment de culpabilité vis-à-vis du placement de leur proche en institution dont ils ne peuvent s’occuper eux-mêmes. Ainsi, le moindre signe de rattachement à la réalité, ne serait-ce que par un sourire, des paroles, des photos voire même une conversation sensée dont les animaux seraient l’objet, peut représenter une source d’apaisement.