Histoire

Depuis toujours l’homme a maintenu des liens étroits avec l’animal. D’abord comme outil de travail, puis comme animal de compagnie et aujourd’hui comme animal de «thérapie».

Le premier programme de zoothérapie a été enregistré au IXème siècle dans une maison de repos de Ghéel en Belgique. Il s’agissait de confier la garde d’oiseaux à certains malades pendant leur convalescence afin de leur rendre un minimum de confiance en eux-mêmes.

Au XVIIIème siècle, l’anglais William Tuke (1732-1822), après avoir été outré des conditions de vie des malades mentaux d’un asile d’aliénés de la ville de York, fonda l’institut York Retreat qui ouvrit ses portes en 1796. L’un des nouveaux traitements consistait à confier des lapins et des volailles aux patients afin qu’ils veillent sur eux et les soignent, les rendant ainsi responsables.

En 1867, dans la ville de Bielefeld en Allemagne, on soignait aussi certains épileptiques au contact d’oiseaux, de chats, de chiens et de chevaux.

La première utilisation «thérapeutique» de l’animal aux Etats-Unis remonte à 1919. Des chiens étaient utilisés comme compagnons des pensionnaires d’un hôpital psychiatrique.

Beaucoup d’autres exemples d’utilisation de l’animal pour le bien être de personnes malades peuvent être cités mais c’est Boris Levinson, psychologue de l’Université de Yeshiva aux USA, le principal pionnier de la Thérapie Facilitée par l’Animal, qui démontra en 1950 le rôle thérapeutique complémentaire de l’animal durant des séances de thérapie. Il remarqua qu’en raison de leur acceptation inconditionnelle, les animaux facilitent la communication et contribuent à sécuriser l’environnement durant les sessions thérapeutiques favorisant ainsi l’augmentation de l’estime de soi. Il développe ainsi la «Pet-oriented Child Psychotherapy» basée sur le fait qu’en psychologie infantile, la communication se fait par le jeu. Ses champs de recherche seront ensuite étendus à toutes les tranches d’âge et ses travaux serviront à de nombreux chercheurs.

Dans la mouvance de Levinson, Samuel et Elisabeth Corson, psychiatres américains, continuent l’expérience et sont les premiers en 1958 à utiliser l’animal de compagnie comme support de la thérapie des malades mentaux, notamment dans le traitement de la schizophrénie et pour les personnes ne réagissant ni aux neuroleptiques ni aux électrochocs. Ils créent alors le terme de « Pet Facilitated Therapy ».

En France, en 1976, Ange Condoret, vétérinaire français, entreprend des expériences avec des enfants souffrant de problèmes de langage. Il montre que l’introduction du chien dans l’univers du patient joue le rôle de « déclencheur de communication ». En 1968, il présente le rapport « le vétérinaire urbain et la santé publique » qui insiste sur les bienfaits de la présence animale sur l’hygiène mentale du citadin (notamment sur la guérison des névroses) et sur les effets que peut procurer « l’animalthérapie » sur les enfants malades.

En 1977 nait l’AFIRAC, (Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie). Elle a pour vocation d’étudier la cohabitation entre l’animal de compagnie et l’homme et de répondre aux questions suscitées par cette vie en commun. L’AFIRAC intervient dans 4 domaines majeurs : l’éducation, l’information, l’animal dans la ville et la recherche.

Ange Condorcet en est le premier président.

Hubert Montagner, Professeur, chercheur à l’Inserm et spécialiste du développement de l’enfant, lui succède. Ses nombreux travaux sur les interactions entre l’enfant et l’animal mettent en lumière l’intérêt de la présence animale dans le développement de l’enfant.

Didier Vernay, neurologue au CHU de Clermont-Ferrand en sera le 3ème président à partir de 2001. Il initie le GRETFA, (Groupe de Recherche et d’Etude sur la Thérapie Facilitée par l’Animale), composé de médecins, psychologues, éthologues et vétérinaires. L’objectif du GRETFA est de définir ce que recouvrent les Activités Associant l’Animal (AAA) et de faire accepter et reconnaître, par les professionnels de la santé et de l’éducation, leurs effets positifs auprès des populations qui en bénéficient.

L’AFIRAC et le GRETFA sont aujourd’hui dissous, mais leurs principaux membres se sont retrouvés dans l’association «Licorne et Phénix» créée en 2010. Cette association se fonde sur une charte de bonnes pratiques des AAA et a pour objet de favoriser les échanges, la formation et les rencontres entre les amis et acteurs francophones impliqués dans les actions de médiation par l’animal.